Bébé babille puis viennent les premiers mots et les premières phrases. L’enfant s’exprime, discute, échange. Mais il arrive parfois que les mots tant attendus tardent à se faire entendre. Le Docteur Arnaud Pfersdorff, pédiatre à Strasbourg et fondateur de pediatre-online, nous explique comment le langage se met en place chez le tout-petit et quelle est la prise en charge lorsqu’un retard est détecté.
Le développement du langage chez l’enfant
Très tôt l’enfant va faire des vocalises, des « aaaah » et des « oooh » que les jeunes parents écoutent avec émerveillement et auxquels ils répondent avec enthousiasme Puis vers 9 mois l’enfant va se mettre à babiller en associant plusieurs syllabes, il manifeste son intérêt, son enthousiasme ou au contraire son mécontentement. Bébé teste sa voix et il observe aussi la réaction que ces sons produisent sur l’adulte qui le regarde. Vers 15 mois, il va commencer à répéter tout ce qu’il entend puis à 18 mois il est souvent capable d’aligner les mots.
A 2 ans, généralement, on peut dire qu’un enfant « parle » puis le langage connaît une évolution fulgurante jusqu’à 3 ans et pendant la première année de la maternelle. L’âge auquel ces étapes sont franchies varie d’un enfant à l’autre et on ne saurait faire de généralités. Certains enfant parleront parfaitement et feront des phrases construites à 2 ans alors que d’autres entreront à l’école avec un niveau de langage encore relativement rudimentaire. Il convient néanmoins d’observer cette évolution avec attention.
Les différentes causes d’un retard de langage
Les raisons d’un retard de langage sont multiples et la première cause à éliminer est celle d’un problème d’audition. Un dépistage de la surdité est aujourd’hui effectué à la maternité dans les trois jours qui suivent la naissance de l’enfant et permet donc de détecter au plus tôt une atteinte congénitale. Le rendez-vous du 9ème mois va également être l’occasion de faire un point sur le développement de l’enfant mais aussi sur son audition si les parents ont un doute ou une inquiétude.
Le médecin sera également attentif à un frein de langue trop court ou à une macroglossie, c’est-à-dire une langue trop proéminente qui peut gêner le développement du langage.
Des motifs extérieurs au développement intrinsèque de l’enfant peuvent également avoir un impact, c’est notamment le cas d’un bébé qui aura en permanence sa tétine dans la bouche. Le retard de langage peut aussi être associé à d’autres signes d’alerte, comme une hypotonie, des difficultés de communication ou un retard global de développement.
La prise en charge du retard de langage
A 24 mois, un enfant doit faire des morceaux de phrases et parler nettement à 3 ans. Si ce n’est pas le cas, et en l’absence de problèmes ORL, l’enfant pourra bénéficier d’un bilan orthophonique dès l’âge de 3 ans. Une prise en charge précoce est la clé d’une bonne évolution. Le médecin sera également particulièrement attentif en cas d’antécédents d’autisme dans la famille.
Il est néanmoins rarement utile de trop anticiper le bilan d’orthophonie et de le faire avant l’entrée à l’école. Le premier trimestre de petite section de maternelle est une période de développement exponentiel du langage et il conviendra donc de faire également un point avec la maîtresse au moment des vacances de la Toussaint. Si le retard s’accentue et que l’enfant ne progresse pas, un rendez-vous devra alors être pris avec le pédiatre qui orientera ensuite les parents vers un orthophoniste.
Source : Femme Actuelle