En Ukraine, les familles déplacées retrouvent une vie normale

mar, 03/15/2016 - 10:48 -- siteadmin

Larysa et Yuliya, 3 et 4 ans, sourient timidement à la foule qui les entoure. Les deux petites filles ont été choisies pour couper les rubans lors de l’inauguration d’un centre pour les personnes déplacées dans la ville de Balaklia, dans la région de Kharkiv, en Ukraine.

 

Il y a quelques mois, des bombardements massifs ont rasé leur maison, contraignant leurs familles à se réfugier pendant plus de 10 jours dans une cave sans eau, ni électricité, ni chauffage, avant d’être évacuées par l’armée et des volontaires vers la région de Kharkiv. Les fillettes sont désormais en sécurité dans les locaux fraîchement rénovés d’une école, transformée en lieu d’accueil pour plus d'une soixantaine de familles déplacées avec  enfants.

Depuis le début des conflits dans l’est de l’Ukraine, deux millions de personnes ont été déplacées.

« Notre priorité est notamment de rétablir les infrastructures sociales essentielles, de restaurer le fonctionnement normal des pouvoirs publics locaux, de faciliter la création d'emplois et d’entreprises pour les populations déplacées et les communautés d’accueil, tout en œuvrant pour la paix et la réconciliation » indique Neal Walker, Coordonnateur résident des Nations Unies et représentant résident du PNUD dans le pays.

En collaboration avec le gouvernement, des donateurs et des partenaires de la société civile, le PNUD a élaboré de vastes programmes d'assistance et de relèvement rapide pour les populations déplacées. Plus de 80 000 personnes ont ainsi reçu des kits alimentaires, des vêtements et du matériel de couchage chaud.

Avec l’aide financière de l’Union européenne, le PNUD collabore aussi avec les autorités locales pour fournir un hébergement et des services sociaux à quelque 40 000 personnes dans 50 centres récemment rénovés répartis dans les sept régions qui accueillent le plus de déplacés. Le soutien du PNUD va cependant au-delà de l’aide humanitaire immédiate et vise à jeter les bases d’un relèvement durable à plus long terme.

Parmi les populations déplacées, un grand nombre de personnes âgées, handicapées ou de familles avec des enfants bénéficient de soins médicaux, de services sociaux et d’une formation professionnelle pour leur permettre de s’adapter à leur nouvelle situation. Les projets du PNUD cherchent également à restaurer ou renforcer la cohésion sociale au sein des communautés victimes des conflits.

Alors que les hostilités se poursuivent et que le coût de la vie augmente, les emplois ainsi que la sécurité de l’emploi constituent une priorité absolue. Pour de nombreux Ukrainiens, trouver un emploi convenable relève de la gageure, et la tâche est encore plus difficile pour les personnes déplacées, qui n'ont plus de réseau social, ni de réseau professionnel. Pour les jeunes en particulier, ce déracinement représente un handicap de taille pour intégrer le marché du travail.

« Il n'est jamais évident pour un jeune de décrocher un premier emploi, alors imaginez la difficulté lorsqu’on a été contraint de migrer, explique Ruslan Fedorov, responsable de projet du PNUD. C’est pour cette raison qu’il est vraiment essentiel de soutenir les projets qui favorisent l’emploi de ces jeunes. »

Dans ce but, le PNUD s’est associé avec Free People Employment Centre, une ONG locale qui propose des programmes d’enseignement et de formation professionnelle. À ce jour, cette organisation a travaillé avec 5 000 personnes déplacées, dont 1 500 ont trouvé un emploi stable.

« À cause de la situation en Crimée, j’ai dû quitter ma ville natale pour Kyiv. Je me suis retrouvée seule, sans travail ni famille », raconte Karina Kutsuruba, une jeune femme de 22 ans qui a suivi une formation du Free People Employment Centre après avoir occupé pendant un an un emploi qui ne lui convenait pas. « J’ai maintenant un emploi [dans une agence de publicité] que je n’aurais jamais pu imaginer décrocher auparavant. J’aimerais dire à toutes les autres personnes déplacées de ne jamais baisser les bras même si ça semble très difficile au début. »

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés estime à plus de 50 millions le nombre de personnes à travers le monde qui ont été forcées de fuir à cause des guerres et des violations des droits de l'homme.

Pour Karina, Larysa, Yuliya et toutes les autres personnes prises au piège des conflits qui font rage dans l’est du pays, trouver un emploi décent et un hébergement sûr est une condition essentielle pour retrouver une vie normale.

source : undp.org