La pompe à insuline provoquerait moins d’hypoglycémie sévère chez les enfants et jeunes adultes atteints par le diabète de type 1.
Savoir maîtriser son taux de sucre dans le sang: c’est un défi que doivent relever très tôt les enfants et adolescents atteints de diabète de type 1. Les patients atteints par cette forme de la maladie ne produisent pas d’insuline, une hormone indispensable au fonctionnement de l’organisme et qui a pour fonction de faire rentrer le sucre dans la cellule.
Face au déficit de cette hormone, les malades s’injectent régulièrement des doses d’insuline. S’ils ne s’en injectent pas assez, les diabétiques de type 1 font une hyperglycémie (trop de sucre dans le sang) et s’ils s’en injectent trop, c’est l’hypoglycémie (pas assez de sucre dans le sang), toutes deux pouvant être à l’origine de complications graves.
Plusieurs dispositifs existent à ce jour pour administrer de l’insuline. Les plus courants sont l’injection manuelle - à l’aide d’une petite seringue en forme de stylo - ou la pompe à insuline. Cette dernière est un dispositif médical qui permet d’injecter de l’insuline grâce à un tuyau très fin placé en permanence sous la peau. Il suffit ensuite de régler sur l’écran de la pompe la dose d’hormone nécessaire.
Moins d’hypoglycémies
Dans une étude publiée dans le JAMA, des chercheurs se sont demandé lequel de ces deux outils médicaux permettait le meilleur équilibre de taux de sucre dans le sangchez les enfants et jeunes adultes (moins de 20 ans). Ils ont conclu que la pompe à insuline entraînait une diminution, à la fois des hypoglycémies sévères, et des acidocétoses diabétiques, révélatrices d’hyperglycémie.
L’équipe a comparé deux groupes de 9.814 individus chacun. Ils ont fait en sorte qu’à chaque patient sous pompe à insuline, soit associé un patient utilisant les injections manuelles d’insuline, avec les mêmes caractéristiques (âge, indice de masse corporelle, sexe, etc.). Il en résulte que 7,3% des patients qui s’injectaient manuellement l’insuline - avec le stylo - ont fait une hypoglycémie sévère (c’est-à-dire qui nécessite l’aide d’une personne) sur une année, contre 5,5% des jeunes diabétiques sous pompe. De même, respectivement 2,3% et 1,8% respectivement des patients ont été victimes d’un coma hypoglycémique.
Les hyperglycémies étaient également mieux maîtrisées. Le nombre de patients ayant eu une acidocétose diabétique - complication liée à l’hyperglycémie - était un peu plus important chez ceux s’injectant manuellement la dose d’insuline (3,9% des patients ayant dû y faire face), que chez ceux sous pompe (3,2%). Les complications du diabète de type 1 à long terme, comme les troubles rénaux, visuels, cardiovasculaires, cérébraux et artériels, n’ont pas été étudiés dans l’article.
Davantage de pompes
Dernier enseignement: la dose d’insuline moyenne injectée quotidiennement était plus basse chez les personnes sous pompe. «Mais les administrations étaient plus fréquentes», notent les auteurs de l’étude. En effet, l’injection par stylo, plus compliqué et longue à réaliser (il faut trouver un endroit pour se piquer, sortir son matériel), serait un frein à l’administration régulière.
Le nombre de diabétiques sous pompe a fortement augmenté depuis la fin des années 1990, en Europe, notent les auteurs. En 1995, entre 0,6% et 1,3% des diabétiques de type 1 portaient une pompe contre 44% à 47% entre 2012 et 2016.
Source : Le Figaro