Commotions cérébrales chez l'enfant : les garçons et les plus jeunes récupèrent mieux

mar, 11/06/2018 - 11:37 -- siteadmin

Les enfants les plus jeunes récupèrent mieux après une commotion cérébrale que les enfants plus âgés, selon une étude publiée dans le « JAMA Pediatrics » menée par le groupe de recherche sur les urgences pédiatriques du Canada. Les conséquences des commotions cérébrales des jeunes filles sont également plus sévères et se réduisent plus difficilement.

Les auteurs ont procédé à une analyse secondaire d'une cohorte prospective montée avec l'aide de 9 départements d'urgence pédiatrique canadiens. Entre le 1er août 2013 et le 31 mai 2015, plus de 3 000 enfants (âge médian : 12 ans) y ont été pris en charge et inscrits dans la cohorte, dont 2 716 ont été inclus dans l'analyse. La première cause de traumatisme était un choc survenu au cours d'une activité sportive ou de jeux en plein air.

Traumatismes modérés

Tous souffraient d'une commotion correspondant à la description faite dans la déclaration du consensus de Zürich de 2012, c’est-à-dire « un processus pathophysiologique complexe touchant le cerveau, entraîné par des forces biomécaniques pouvant être causées par un coup reçu directement à la tête, au visage, au cou ou à toute autre partie du corps, et caractérisé par une impulsion transmise à la tête ».

Ils cochaient en outre au moins 85 % des cases de l'inventaire des symptômes postcommotion cérébrale (PCSI). Le PCSI comprend 20 symptômes différents, évalués sur une échelle de gravité allant de 1 à 7, comprenant les maux de tête, la perte d'équilibre, les nausées, la sensibilité à la lumière, etc. Les traumas crâniens les plus graves étaient toutefois exclus de l'étude : pas de jeunes admis en réanimation, sous assistance respiratoire ou présentant des anomalies en neuro-imagerie consécutivement à leur commotion cérébrale.

Les 5-7 ans récupèrent plus vite

Bien qu'ils aient noté que les enfants voyaient leur état s'améliorer surtout au début de la période de commotion, les chercheurs observent une stratification nette en fonction de l'âge. Les enfants les plus jeunes (5 à 7 ans) voyaient leur amélioration atteindre un plateau entre la 1re et la 2e semaine, avec 75,6 % de leurs symptômes réduits au bout de la 2e semaine. Chez les patients de 8 à 12 ans et de 13 à 18 ans, il fallait attendre la 4e semaine pour voir de tels plateaux, et une amélioration de respectivement 83,6 et 86,2 % de leurs symptômes.

Chez les plus jeunes, plus aucune amélioration n'était observée au-delà de 8 semaines. en revanche, chez les 8 ans et plus, des progrès, bien que plus faibles et plus rares, persistaient jusqu'à 12 semaines. Il existe en outre une différence notable entre les garçons et les filles, particulièrement à l'adolescence. De fait, les adolescentes présentent des symptômes plus marqués à l'inclusion et moins de 50 % d'entre elles avaient entièrement récupéré de leur commotion cérébrale au bout de 12 semaines.

Ces résultats s'inscrivent dans une démarche plus large, visant à établir de nouvelles recommandations de prise en charge des commotions cérébrales pédiatriques. Les auteurs espèrent ainsi fournir de nouveaux facteurs de pronostics de récupérations, jusqu'ici peu nombreux en ce qui concerne les enfants. Au cours des dernières décennies, le taux de visites aux urgences pédiatriques pour commotion cérébrale a été multiplié par 2 à 4 aux États-Unis et au Canada, selon plusieurs enquêtes publiées dans le « Journal of Pediatrics ».

Source : Le Quotidien du Medecin

https://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2018/11/05/commotions-cerebrales-chez-lenfant-les-garcons-et-les-plus-jeunes-recuperent-mieux_862489