Le tabac et l’alcool sont les 2 facteurs majeurs connus pour avoir un mauvais impact sur le développement ultérieur de l’enfant. Grâce à de nombreuses campagnes de sensibilisation, les femmes enceintes commencent à prendre conscience de leurs effets destructeurs, en renonçant au tabac et à l’alcool pendant leur grossesse. Et pourtant, malgré ça, de plus en plus d’enfants présentent des troubles comportementaux au fil des années. N’existerait-il pas un autre facteur en cause ? C’est ce que des chercheurs danois ont tenté de savoir…
Les troubles mentaux continuent de grimper chez l’enfant
Face à des enfants hyperactifs, voire agressifs, certains parents peuvent se retrouver vite déboussolés et ne plus savoir comment bien s’y prendre avec leur(s) enfant(s).
En 2003, l’INSERM estimait qu’1 enfant sur 8 souffrait de troubles mentaux en France. Et le constat devient encore plus alarmant lorsque l’OMS prévoit que ce type d’affection pourrait augmenter de 50% d’ici 2020, devenant l’une des 5 principales causes de morbidité chez l’enfant.
Ces troubles, quels qu’ils soient, autisme, hyperactivité, TOC, anxiété, schizophrénie, ont de sérieuses répercussions sur le comportement de l’enfant et donc sa qualité de vie.
Le dépistage de tels troubles reste encore compliqué, surtout lorsqu’ils touchent des sujets très jeunes comme les enfants qui sont en pleine croissance.
Jusqu’à présent, plusieurs facteurs (alcool, tabac) ont déjà été identifiés pour avoir un impact sur la santé mentale de ces jeunes. Récemment, des chercheurs ont démontré que la consommation de café pendant la grossesse favoriserait davantage le risque de développer le trouble du TDAH, chez l’enfant.
Un risque plus élevé de TDAH après 3 tasses de café quotidiennes ou plus chez les femmes enceintes
Au vu de la prévalence des troubles mentaux chez l’enfant, une équipe danoise s’est lancée dans une expérimentation à la recherche de nouveaux facteurs potentiels susceptibles d’influencer leur augmentation.
L’étude en question s’est appuyée sur une cohorte danoise « Danish National Birth Cohort » comprenant 47 491 enfants entre 1996 et 2002.
De précédents travaux menés sur le rongeur avaient déjà mis en évidence un lien entre la consommation de café pendant la période de gestation et l’agitation des animaux. Bien que ça soit la boisson la plus apprivoisée, le café n’est pas sans danger. Sa molécule principale, la caféine, peut aussi atteindre le fœtus en traversant la fameuse barrière placentaire, reliant la mère à son enfant.
Pour mener à bien leur étude, les chercheurs se sont renseignés sur le niveau de consommation de café des femmes enceintes à 15 et 30 semaines de gestation. Puis, lorsque les enfants étaient âgés de 11 ans, un questionnaire de type « Strenght and Difficulties Questionnaires » leur a été soumis ainsi qu’à leurs parents et enseignants.
En analysant le comportement des femmes enceintes, 11,9% d’entre elles ont au moins consommé 3 tasses de café par jour et 3% d’entre elles plus de 8 tasses quotidiennes à 15 semaines de grossesse.
Pour ces femmes, en particulier, les résultats sont sans appel : leur niveau de consommation quotidienne de caféine a bien une incidence sur l’apparition du TDAH chez l’enfant.
En revanche, à 30 semaines de gestation, ces mêmes quantités de consommation n’ont pas abouti aux mêmes résultats chez les enfants.
Sachant qu’une tasse de café fournit un apport de 100mg de caféine, les auteurs ont pu observer que cet effet était surtout significatif à partir de 750mg par jour, soit en moyenne 7,5 tasses de café.
A toutes les mamans, ne vous jetez pas trop vite sur le café !
Source: Santé sur le Net
https://www.sante-sur-le-net.com/cafe-grossesse-tdah-enfant/#lM1fk6DAxQuZdfRT.99