L’attaque perpétrée à Solhan, dans le Nord-Est du Burkina Faso, le 5 juin dernier par un groupe armé non étatique a entrainé la mort de plus de 130 personnes civiles, y compris des enfants. Selon les autorités, le groupe armé était majoritairement composé d’enfants et d’adolescents âgés entre 12 et 14 ans, a rappelé le Fonds des Nations Unies pour l’enfance dans un communiqué de presse.
« Nous condamnons fermement le recrutement d’enfants et d’adolescents par les groupes armés non-étatique, c’est une grave violation de leurs droits fondamentaux », a déclaré la Représentante de l’UNICEF au Burkina Faso, Sandra Lattouf. « Nous rappelons que les populations civiles ne devraient jamais être ni victime ni la cible d’attaques. Les familles et les enfants devraient être protégés partout et à chaque instant ».
L'aide destinée à plus de 13.000 personnes déplacées dont plus de 9.000 enfants est composée de 2.000 moustiquaires, 500 kits d’hygiène et dignité, du savon en quantité afin d’éviter les maladies en cette période pluvieuse et de garder une bonne hygiène. De plus, 1.000 bâches utiles pour constituer des abris légers ont été fournies afin de protéger temporairement les familles des intempéries et aider les enfants à passer leur examen de fin d’année.
D’autres opérations d’urgence ont été menées en coordination avec les autorités, des agences onusiennes et des ONG pour assister les familles vulnérables en nourriture et en accès à l’eau potable.
« Après cette atrocité, il était essentiel de venir immédiatement en aide aux populations et d’assurer leurs besoins prioritaires : hygiène, abris, nourriture et soutien à la continuité de l’éducation », a expliqué Sandra Lattouf.
Augmentation des attaques et des violations des droits humains contre les civils
Ces derniers mois les attaques et les violations des droits humains contre les populations civiles ont particulièrement augmenté. De mars à mai 2021, les incidents sécuritaires ont entrainé la mort de 152 civils. Pour le seul mois de juin, 178 civils ont été tués dont des enfants.
Le Burkina Faso traverse une crise humanitaire sans précédent. On dénombre à ce jour plus de 1,2 million de personnes déplacées internes dont 61% d’enfants contre plus de 136.000 personnes déplacées en 2019 à la même période - soit dix fois plus de familles contraintes de fuir leurs foyers à cause de la violence armée en trois ans.
Actuellement, plus de 300.000 enfants sont privés d’éducation à cause de la fermeture de leurs établissements scolaires, atteignant 2.244 fermetures, soit 10% des écoles du pays. Environ 800.000 personnes sont actuellement privées de soins médicaux à cause de la fermeture des centres de santé.
« Les enfants du Burkina Faso paient un lourd tribut. Avec les agences du système des Nations Unies et nos partenaires, nous sommes mobilisés pour atteindre les familles et les enfants dans les zones les plus isolées », a dit la Représentante de l’UNICEF au Burkina Faso.
Accélération de l’assistance d’urgence aux familles les plus fragiles
L’UNICEF et ses partenaires, en appui au gouvernement, ont accéléré l’assistance d’urgence aux familles les plus fragiles. Entre janvier et fin avril 2021, plus de 150.000 personnes ont bénéficié de kits d’hygiènes (seaux, savons, bidons, tasses etc.), plus de 28.000 enfants malnutris sévères ont pu être soignés. Plus de 21.000 enfants ont aussi été vaccinés contre la rougeole, épargnant le pays d’une épidémie de grande ampleur.
Afin d’assurer une bonne hygiène et éviter la propagation de maladies, l’UNICEF et ses partenaires ont également entrepris la réhabilitation et la construction de forages et l’installation de système solaires bénéficiant à plus de 62.000 personnes dans le besoin. Enfin, on dénombre plus de 12.500 enfants qui ont eu accès à un appui psychosocial pour les aider à surmonter leurs traumatismes.
« Alors que nous redoublons d’efforts pour soutenir les autorités à faire face à cette crise humanitaire dans les zones particulièrement touchées, nous soutenons également le gouvernement au niveau national pour étendre l’accès aux services sociaux de protection, santé et d’éducation en faveur des enfants et des jeunes sur l’ensemble du territoire », a indiqué Sandra Lattouf. « Nous devons tenir la promesse faite dans la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant : prémunir chaque enfant contre les conséquences des conflits armés, d’autres catastrophes ou des situations d’urgence. Ensemble, redoublons d’efforts pour protéger les enfants du Burkina Faso ».
Source : ONU Info
https://news.un.org/fr/story/2021/06/1098892