Au Soudan du Sud, l'ONU appelle à s'attaquer d’urgence aux violations des droits de l’enfant

jeu, 09/13/2018 - 11:57 -- siteadmin

À l'issue d'une mission de quatre jours au Soudan du Sud, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Virginia Gamba, a souligné que les graves violations à l'encontre des enfants demeurent inacceptables.

Mme Gamba estime urgent de s’attaquer à ces violations en traduisant leurs auteurs en justice et d’empêcher qu’elles ne se reproduisent.

En 2017, l’ONU a pu recenser et vérifier près de 1.400 enfants touchés directement par ces violences. Des milliers d'autres garçons et filles continuent de payer le lourd tribut des conflits armés au Soudan du Sud.

Lors de sa visite, la Représentante spéciale a appelé toutes les parties commettant de graves violations à l'encontre des enfants à prendre des mesures concrètes immédiates pour mettre fin au « nombre dévastateur » de ces exactions.

« L'ONU est prête à soutenir le développement et la mise en œuvre de telles actions concrètes, notamment en élaborant conjointement un plan d'action complet couvrant les six (types de) violations graves et en fournissant une assistance technique pour sa mise en œuvre », a déclaré Mme Gamba.

L’appel pressant de la Représentante spéciale aux parties en conflit sud-soudanaises fait suite à sa première visite dans le pays depuis sa prise de fonction en avril 2017. Au cours de sa seconde visite, Mme Gamba s’est rendue à Yambio, dans la région d'Equateur occidental.

50% de la population du pays a moins de 18 ans

Le niveau tragique des violences subies par les enfants au Soudan du Sud est la conséquence directe du conflit qui frappe le pays depuis 2013, en particulier dans la région du Nil supérieur.

« La crise au Soudan du Sud est une crise des enfants », a déclaré la Représentante spéciale, soulignant que 50% de la population du pays a moins de 18 ans. « Mes discussions avec les autorités me font penser que le moment est venu de travailler avec le gouvernement et de réviser les plans d’action existants afin d’élaborer un plan global traitant les six violations graves subies par les enfants du Soudan du Sud », a-t-elle ajouté.

Encouragée par la réception positive de cette demande par les autorités gouvernementales, Mme Gamba a instamment demandé que des plans de prévention des violations soient inclus dans toute initiative de consolidation de la paix future dans tous les États du Soudan du Sud.

Mme Gamba s’est dite encouragée par les libérations en 2018 d'un grand nombre d'enfants des rangs des parties au conflit. Elle a appelé ces dernières à redoubler d’efforts pour aboutir à la libération de tous les autres.

La Représentante spéciale a également souligné que le gouvernement a l’importante responsabilité de faciliter la réintégration durable et à long terme des enfants libérés, notamment en apportant un soutien psychosocial aux victimes et à leurs communautés.

« Il est essentiel que chaque garçon et fille libéré bénéficie de programmes de réinsertion et la communauté internationale doit prendre des mesures énergiques et soutenir ces enfants et leurs communautés de manière durable et globale », a-t-elle ajouté.

Cette année, seulement trois groupes d’enfants ont été réintégrés dans leurs communautés tandis que de nombreux autres filles et garçons attendent leur tour.

Mme Gamba a salué les efforts inlassables de la société civile et de la communauté humanitaire dans l’amélioration de la situation des enfants au Soudan du Sud. Ces acteurs de la protection de l’enfance doivent pouvoir faire leur travail, a-t-elle dit, à savoir surveiller et vérifier les violations des droits de l’enfants, répondre à leurs besoins et faire entendre leur voix.

La protection de l’enfance doit faire partie de tout accord de paix

Au Soudan du Sud, la Représentante spéciale a rappelé l’importance d’intégrer les dispositions relatives à la protection de l’enfance dans tout accord de paix ou règlement du conflit.

La Représentante spéciale a encouragé la criminalisation de toutes les violations graves commises contre les enfants lors de la révision du Code pénal et de l’entrée en vigueur de la loi sur l’état civil. Elle a proposé son plein appui à ces processus.

« Il n’y pas de temps à perdre à protéger les enfants du Soudan du Sud » des enrôlements et des abus par les groupes armés, a dit Virginia Gamba. « Ils ne sont pas seulement l'avenir du Soudan du Sud, mais aussi son présent ».

Source : ONU

https://news.un.org/fr/story/2018/09/1023021