Les enfants qui ont vécu les affrontements violents du début de ce mois à Juba, au Soudan du Sud, sont angoissés et ont peur. Beaucoup d’entre eux ont besoin d’une aide psychosociale pour les aider à réduire le risque d’aggravation de leur détresse psychologique et de perturbation de leur bien-être.
Dans la capitale du Soudan du Sud, marquée par les combats, les enfants devraient être en train de jouer au lieu de s’inquiéter pour l’avenir et de demander quand ils pourront retourner chez eux sans danger.
Deux semaines après le début de violents combats à Juba, des milliers de personnes sont toujours déplacées. Et bien qu’un cessez-le-feu soit entré en vigueur depuis le 11 juillet, beaucoup craignent que le conflit reprenne.
« Ils ne sont pas eux-mêmes », dit Lisette Suarez, une psychologue de Confident Children out of Conflict, un partenaire de l’UNICEF qui offre aide et hébergement aux enfants vulnérables. « Il est difficile de les faire se concentrer sur quelque chose. Ils n’arrêtent pas de demander si les combats vont recommencer. »
Normalement, l’organisation héberge près de cinquante enfants mais quinze de plus sont arrivés ce mois-ci lors du pic de violence. Ces enfants recherchaient un endroit sûr après avoir perdu la trace de leurs parents alors leurs familles s’enfuyaient de chez elles.
« Nous avons essayé de calmer tout le monde. Nous avons prié, leur avons montré des dessins animés. Nous avons essayé de leur rendre la vie aussi normale que possible mais les enfants demandaient si les soldats allaient continuer à les poursuivre », dit Tinate Zebedayo, la directrice par intérim du groupe.
« Notre priorité est de ramener dans leurs familles les enfants qui en ont été séparés par les combats », dit Anthony Nolan, un spécialiste de l’UNICEF de la protection de l’enfance. « Mais nous devons aussi apporter une aide psychosociale de longue durée pour que ces enfants puissent se rétablir de ces évènements traumatisants. Ces enfants devraient jouer au football et non pas essayer d’éviter les balles et les tirs de mortier. »
Dans l’école voisine St-Joseph, des dizaines d’orphelins et les personnes qui en ont la responsabilité continuent de dormir dans des salles de classes vides, trop effrayés pour retourner chez eux. Une partie des combats les plus intensifs se sont déroulés près de leur centre et les enfants et le personnel ont dû marcher, certains pieds nus, pour atteindre le complexe religieux où se trouve l’école.
Des bénévoles de l’UNICEF ont transformé les classes en espaces de jeu avec des jouets et des jeux pour les enfants. Les enfants les plus jeunes font la course, lançant des balles et se bousculant les uns les autres. Les enfants plus âgés sont davantage réfléchis. Noor Angelo, 13 ans, dit qu’il préfèrerait rester dans l’école plutôt que de retourner chez lui. « En ce moment, c’est un endroit dangereux », dit-il. « Ici, c’est mieux. »
L’UNICEF et ses partenaires ont immatriculé plus de 13 000 enfants ayant été séparés de leurs familles depuis le début du conflit au Soudan du Sud. 4 137 ont retrouvé leurs familles. Des opérations de recherche des familles sont en cours pour ceux qui sont toujours seuls où qui ont été recueillis par des voisins ou des proches.
Source : UNICEF