Au Soudan du Sud, où un accord de paix vient d'être conclu, plus de deux ans de combats ont profondément miné l'économie, avec une hausse de l'inflation et une chute des revenus pétroliers. En conséquence, la malnutrition a explosé.
Alors qu'un accord de paix vient d’être conclu au Soudan du Sud, le pays a encore un long chemin devant lui avant la guérison. Après plus de deux ans de guerre civile, la population sud-soudanaise souffre de la faim.
"Nous assistons à une augmentation brutale du nombre d'enfants à l'heure du déjeuner. Ils viennent des zones alentours pour manger avec les orphelins", observe Opoka George, directeur d’une école pour orphelins, interrogé par France 24.
Autrefois, la faim au Soudan du Sud était limitée à des zones rurales reculées en proie au conflit, mais après plus de deux ans de combats, la malnutrition est en hausse à Juba, la capitale.
Cette situation illustre à quel point le conflit a miné l'économie sud-soudanaise. Les revenus pétroliers ont diminué et le pays fait face à une pénurie de devises pour financer ses importations. Le prix des denrées alimentaires a grimpé en flèche, poussant de plus en plus de personnes dans l'extrême pauvreté. L'inflation dépasse désormais les 200 %.
Selon les Nations unies, 2,8 millions de personnes ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence dans les zones touchées par les combats. Le pays compte quelque 12 millions d'habitants.
"Énorme défi sur le court terme"
Devant cette nouvelle donne, le gouvernement en appelle à la communauté internationale. "La chute des prix du pétrole et la guerre civile représentent un énorme défi pour nous sur le court terme. Nous nous tournons vers la communauté internationale pour soutenir les secteurs vitaux de l'économie, par exemple l'agriculture, l'éducation et la santé", a déclaré David Deng Athorbei, le ministre des Finances.
Le Soudan du Sud a été plongé dans la guerre civile en décembre 2013, quand des combats ont éclaté au sein de l'armée nationale, minée par des dissensions politico-ethniques alimentées par la rivalité à la tête du régime entre le président Salva Kiir et le désormais vice-président Riek Machar.
Source: France24