Au Yémen, dans la communauté marginalisée des Muhamasheen, les enfants et leur famille vivent dans la pauvreté en marge de la société et sont confrontés à la discrimination au quotidien. Rania est déterminée à surmonter ces obstacles. Elle travaille dur pour rester première de sa classe.
Rania, actuellement en quatrième à l’établissement scolaire Al-Seddek à Aden, est une jeune fille de 13 ans incroyable. Malgré de nombreuses difficultés et pressions comme la marginalisation et la pauvreté, elle a continué d’aller à l’école, même dans les affres du conflit actuel au Yémen. Bien qu’elle se fasse insulter par les autres élèves et qu’elle doive parfois s’asseoir par terre quand la salle de classe est pleine, elle est actuellement première de sa classe.
La famille de Rania appartient à la communauté marginalisée des Muhamasheen, qui se situe en bas de l’échelle sociale au Yémen. Pour les membres de cette communauté, les perspectives d’emploi sont limitées, et lorsqu’ils parviennent à trouver du travail, c’est en général en tant que travailleurs journaliers, dans des conditions précaires. Même dans le conflit en cours, ces normes sociales prévalent.
Le père de Rania est actuellement sans emploi et sa mère travaille comme employée de maison. Sa mère et sa grand-mère font tout leur possible pour garantir à Rania le meilleur départ possible dans la vie.
« Je ferai tout pour que ma petite-fille continue d’aller à l’école. Je me reconnais en elle, je ne veux pas qu’elle finisse comme moi. Je veux qu’elle fasse des études supérieures, qu’elle ait un travail digne de ce nom et une famille heureuse », explique sa grand-mère, Hajjah Halima. « Elle est très intelligente et se débrouille très bien à l’école. J’admire la volonté et le courage qu’il y a dans ses yeux ; la patience qu’elle a pour faire face à toutes les difficultés qu’elle rencontre en tant qu’enfant pauvre et marginalisée. »
Le retour à l’école
La nouvelle année scolaire commencera fin septembre, et bien que beaucoup de ses camarades aient eu un passé plus facile, certains ont déjà abandonné leurs études, et d’autres sont toujours analphabètes. Rania sera présente comme d’habitude pour la rentrée avec son cartable et ses stylos UNICEF.
L’UNICEF mène actuellement sa campagne annuelle de rentrée des classes pour aider autant d’enfants que possible à suivre un enseignement ordinaire. Le conflit actuel continue de faire des ravages sur l’éducation des enfants et cette initiative propose des cours de rattrapage, du matériel pédagogique et des espaces d’apprentissage temporaires dans les zones où les écoles ont été détruites ou endommagées par les combats.
À la fin de l’année scolaire passée, un peu plus de deux millions d’enfants n’étaient pas scolarisés. Beaucoup auront besoin d’une aide psychosociale intensive pour pouvoir surmonter les horreurs de la guerre et rester à l’école.
Avec le généreux soutien et financement de nombreux donateurs, notamment la Fondation Educate a Child (Qatar) et le Gouvernement du Japon, l’UNICEF s’assure que les enfants reçoivent le matériel pédagogique et le soutien psychosocial dont ils ont besoin pour continuer d’aller à l’école malgré le conflit actuel.
Certains enfants, comme Rania, redoublent de détermination du fait de cette situation. « Je veux faire des études, pour être professeur et enseigner aux enfants et bien les traiter », explique-t-elle. « Je veux aller à l’université et être différente des autres filles de mon quartier. J’adore lire des livres, écrire. Les enfants devraient être scolarisées et non déscolarisés. »
Source : UNICEF