Selon un sondage Ifop, la grande majorité des Français ignore que l’allergie peut être diagnostiquée dès les premiers mois de vie. Ils sous-estiment également les facteurs génétiques et environnementaux de cette maladie.
Le risque d’allergie chez un enfant est nettement sous-estimé par les parents, alors qu’un Français sur quatre est touché, révèle un sondage publié ce mardi à l’occasion de la Journée française de l’allergie.
Le sondage, réalisé en ligne par l’Ifop auprès de 1.002 personnes majeures du 21 au 23 février, montre que «les Français sont loin d’appréhender la gravité du problème de l’allergie chez l’enfant», d’après l’association Asthme & Allergies. Près de deux-tiers des Français interrogés n’ont pas conscience que cette maladie peut survenir à tout âge de la vie, et près de 90% ignorent qu’elle peut être détectée dès les premiers mois de vie.
En outre, les sondés pensent que le risque pour un enfant sans parent allergique de développer une allergie est de 3%, alors que les scientifiques l’évaluent à 10%. Pour les enfants ayant un parent allergique ou deux parents allergiques, les sondés situent ce risque à 21% et 67% respectivement, alors qu’il est en réalité de «30 à 50%» dans le premier cas, et de «jusqu’à 80%» dans le second.
D’après une estimation de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), «25 à 30% de la population est allergique à quelque chose», et environ 10% des enfants souffrent de cette maladie. Ces derniers seraient, par ailleurs, plus nombreux dans les villes polluées. L’association Asthme & Allergies rappelle que les enfants vivant dans des zones polluées souffrent deux fois plus d’asthme allergique et trois fois plus d’eczéma que ceux grandissant dans les régions moins polluées.
«Chez l’enfant, les allergies sont aujourd’hui plus graves et plus fréquentes», constate Jocelyne Just, pneumologue-allergologue pédiatrique à l’hôpital Trousseau à Paris, citée par Asthme & Allergies. Une pathologie lourde qui a un impact important sur le quotidien des enfants: l’asthme est la cause la plus fréquente d’absentéisme à l’école.
Et malgré ces répercussions, les allergies et l’asthme sont diagnostiqués tardivement. Il s’écoule «sept ans en moyenne entre l’apparition des premiers symptômes allergiques et la consultation d’un allergologue», déplore l’association. Résultat: la maladie progresse et s’aggrave. Asthme &Allergie cite notamment le problème des rhinites allergiques, bénignes, qui vont dégénérer en asthme.
Alors pour améliorer la prise en charge de ces maladies, l’association a décidé d’organiser un tchat avec des allergologues ce mardi à partir de 13h pour répondre à toutes les questions des internautes. La discussion est organisée sur le site de l’association. Les échanges seront également retransmis sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter.
Source : Le Figaro
http://sante.lefigaro.fr/article/allergie-le-risque-chez-l-enfant-est-sous-estime/