
Laisse le pleurer, ne le prends pas dans les bras, c'est un caprice... quel parent n'a jamais entendu ça ? Pourtant, il est fondamental de rassurer les enfants, petits ou grands. C'est ce que préconisent les professionnels de l'enfance réunis à Caen aux 1ères Francophonies de l'attachement.
Près de 600 professionnels de l'enfance se sont réunis à Caen ce lundi pour les premières "Francophonies de l'attachement". Une journée organisée par le conseil départemental du Calvados, pour promouvoir la notion d'attachement, c'est-à-dire le lien qui unit un enfant à ses parents ou à des adultes référents. Un sujet souvent méconnu, mais qui est essentiel au développement de l'enfant.
L'attachement est un besoin primaire
Il est aussi vital pour un enfant de s'attacher à la personne qui va prendre soin de lui que de manger. Marie-Laure Bouet-Simon est psychologue à la direction de l'enfance du Calvados. "C'est fondamental, explique-t-elle, un enfant tout seul, ça n'existe pas. Il a besoin d'adultes qui vont prendre soin de lui, qui sont à l'écoute, qui lui apportent des réponses, et qui le sécurisent".
Laisser pleurer son enfant est inutile, voire nocif
Alors rassurez un enfant qui pleure, plutôt que le gronder recommande la pédiatre Catherine Guéguen. Car on ne peut pas attendre de lui une réaction d'adulte. "L'enfant petit a des vraies tempêtes émotionnelles, explique-t-elle, son cerveau est très immature, il n'a pas la possibilité de prendre du recul vis à vis de ce qu'il ressent, quand il a peur, ce sont de véritables paniques, de grandes colères ou d'immenses tristesses." Elle ajoute que laisser un enfant pleurer est mauvais à terme pour son cerveau. "Quand on pleure, on secrète des molécules de stress, comme du cortisol ou de l'adrénaline. Et le cortisol est très nocif pour le cerveau quand il est sécrété en grande quantité."
Des méthodes d'un autre âge appliquées !
La société doit donc changer de regard sur ce besoin d'attachement. Mais on en est encore loin, constate Jeanne Roy, travailleuse sociale spécialisée en petite enfance et parentalités au Québec. "Les adultes sont influencés par des méthodes du moyen âge, s'énerve-t-elle. C'est à dire de laisser pleurer les enfants, de leur faire honte, de les humilier, de les mettre dans un coin, quand il font des erreurs." Un enfant rassuré, c'est pourtant un enfant qui grandira mieux, assurent toutes ces professionnelles. Et qui à son tour pourra devenir un parent rassurant.
Source : France Bleu