L’article 19 de la Convention relative aux droits de l'enfant stipule que :
« Les Etats parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toutes les formes de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d’abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle, pendant qu’il est sous la garde de ses parents ou de l’un d’eux, de son ou ses représentants légaux ou de toute autre personne à qui il est confié».
Il est suggéré par l’Etude de l’ONU sur la violence contre les enfants (2006) que les formes de cruauté ou de punition dégradante qui n’impliquent pas de la violence physique, ont été bien moins étudiées que celles qui en impliquent. Les consultations d’enfants qui ont documenté l’étude ont révélé que « d’autres formes d’humiliation sont très présentes dans l’esprit des enfants et sont ancrées dans l’esprit de nombreux adultes. Ce sont des mémoires douloureuses qui témoignent de la façon dont ils ou leurs camarades de classe ont été humiliés par des mots ou par les actions des professeurs et directeurs d’école ».
On compte, par exemple, parmi les punitions non-physiques considérées comme cruelles, dégradantes et incompatibles avec la Convention relative aux droits de l'enfant, les punitions qui rabaissent, humilient, dénigrent, transforment en bouc émissaire, menacent, effrayent ou ridiculisent l’enfant. De telles punitions peuvent être pratiquées dans le cercle familial ou dans des établissements tels que les écoles. Les punitions psychologiques particulièrement cruelles ou graves peuvent être considérées comme une forme de torture psychologique. Il est parfois difficile de différencier les punitions psychologiques de l’abus psychologique, bien qu’il s’agisse uniquement, dans le premier cas, de cas où des souffrances psychologiques sont engendrées en réponse à un acte répressif commis par l’enfant.
L’humiliation publique est une forme courante de punition psychologique. Par exemple, lorsque les cheveux d’une femme sont rasés en public, celle-ci n’est pas seulement humiliée devant les personnes témoin de l’acte, mais de façon continue : les cheveux mettent du temps à repousser. Cet acte devient ainsi un instrument de rappel de la punition et de l’humiliation.
Il existe que peu de recherches sur les punitions psychologiques, bien qu’un rapport montre que dans la majorité des pays du Pacifique, se moquer, ridiculiser et humilier publiquement figurent parmi les méthodes courantes de discipline pour les filles et les garçons.
Comment lutter contre ?
Les punitions et abus physiques et psychologiques devraient être interdits par la loi nationale. L’Article 19 de la Convention relative aux droits des enfants stipule que devraient figurer dans les « mesures de protection » prises par les Etats :
« des procédures efficaces pour l’établissement de programmes sociaux visant à fournir l’appui nécessaire à l’enfant et à ceux à qui il est confié, ainsi que pour d’autres formes de prévention, et aux fins d’identification, de rapport, de renvoi, d’enquête, de traitement et de suivi pour les cas de mauvais traitements de l’enfant décrits ci-dessus, et comprendre également, selon qu’il conviendra, des procédures d’intervention judiciaire ».
Le site internet de l’Initiative globale pour mettre fin à toute forme de châtiment corporel des enfants comprend une liste de ressources donnant des informations sur la discipline positive.
Source: CRIN