ECPAT International définit deux types d’exploitation sexuelle de mineurs dans le secteur du tourisme : dans la minorité des cas, il s’agit de touristes sexuels qui s’intéressent particulièrement aux enfants pré-pubères (pédophiles), tandis que dans la majorité des cas, il s’agit de touristes ordinaires qui abusent des services sexuels offerts par des enfants de 15 à 19 ans, pour la plupart, et qui sont mis à leur disposition.
L’organisation dénonce que « les touristes sexuels prennent avantage de leur anonymat et des disparités socio-économiques du lieu où ils se trouvent. Ils essayent parfois de rationaliser leurs actes en revendiquant que le fait d’avoir des rapports sexuels avec un enfant est acceptable culturellement ou que l’argent ou les biens échangés contre cet acte sont bénéfiques à l’enfant et à la communauté ou tout simplement, en fixant eux-mêmes la limite de l’enfance ».
L’Etude de l’ONU sur la violence contre les enfants (UNVC, 2006 : 314) révèle à quel point Internet a fait évoluer la dynamique de l’industrie. Il est spécifié que « les méthodes d’organisation du tourisme sexuel ont évolué au fil du temps. Alors qu’il était initialement plus habituel pour les touristes de prendre contact dans des maisons closes ou dans des endroits réputés pour ce genre d’activités, ces dernières années, Internet en est devenu l’instrument, ce qui transforme et multiplie les risques d’exploitation des enfants à travers le tourisme ».
Comment lutter contre ?
L’article 10 du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, oblige les Etats parties à :
« Prendre toutes les mesures nécessaires pour renforcer la coopération internationale par des accords multilatéraux, régionaux et bilatéraux ayant pour objet de prévenir, identifier, poursuivre et punir les responsables d’actes liés à la vente d’enfants, à la prostitution des enfants, à la pornographie et au tourisme pédophile, ainsi que d’enquêter sur de tels actes. Les Etats Parties favorisent également la coopération et la coordination internationales entre leurs autorités, les organisations non gouvernementales nationales et internationales et les organisations internationales ».
Les entreprises peuvent adhérer au Code de conduite pour la protection des enfants contre l’exploitation sexuelle dans le secteur du voyage et du tourisme. L’adhésion oblige ces entreprises à s’engager à :
Adopter une politique éthique en ce qui concerne l’exploitation sexuelle d’enfants à des fins commerciales ;
Former leur personnel dans le pays d’origine et dans les destinations touristiques ;
Introduire une clause dans les contrats conclus avec leurs fournisseurs, prenant conjointement position contre l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales ;
Donner des informations aux voyageurs au moyen de catalogues, de brochures, de films diffusés au cours du vol, de récépissés de billets, de pages d’accueil des sites Internet, etc.
Donner une information au personnel clé sur les lieux de destination ;
Présenter tous les ans un rapport.
Source : CRIN