Le terme de violence à l’encontre des enfants évoque généralement des images ou des impressions d’abus physiques mais la violence psychologique peut être tout aussi dommageable, et quelques fois même plus. L’étude des Nations Unies sur la violence contre les enfants explique que « toute violence physique ou sexuelle engendre de la souffrance psychologique, cependant la violence psychologique a lieu également sous forme d’insultes, d’injures, d’ignorance, d’isolement, de rejet, de menaces, d’indifférence émotionnelle, de dépréciation, violences qui peuvent être préjudiciables au développement et au bien-être psychologique d’un enfant ». Une étude menée en 2010 montre qu’être fréquemment témoin ou victime de violence psychologique de la part de ses parents, même en l’absence de violence physique et que celle-ci soit exercée par le père ou la mère, peut engendrer des risques pour la santé mentale à long terme pour les individus en question.
L’étude de l’ONU constate que la violence psychologique accompagne souvent une violence physique :
« Dans un milieu familial violent, on observe une peur et une anxiété constantes provoquées par une anticipation de la violence, de la douleur, de l’humiliation et de la peur alors qu’elle est promulguée, et, dans les groupes de personnes d’un âge plus avancé, la solitude du rejet parental, la méfiance et parfois le dégoût de soi-même. La violence psychologique peut être le résultat d’une frustration incontrôlée, ou elle peut rejoindre l’objectif du châtiment corporel : intimider l’enfant pour qu’il devienne obéissant et qu’il « corrige » son mauvais comportement ».
Beaucoup d’enfants supportent difficilement la douleur et l’anxiété d’un rejet, de même que l’humiliation d’une attaque de leur estime d’eux-mêmes. L’étude des Nations Unies cite des recherches menées dans cinq pays sous l’égide du projet Etudes mondiales sur l’abus dans l’environnement familiale (WorldSAFE). Ce dernier a indiqué que les parents crient ou hurlent après leurs enfants en guise de punition dans les cinq pays (Chili, Egypte, Inde, les Philippines et les USA). Une étude réalisée sur 2 000 enfants âgés de six à dix-huit ans montre que les punitions psychologiques humiliantes sont très pratiquées sur les enfants plus âgés et les punitions corporelles sont plus souvent pratiquées sur les plus jeunes.
Bien sûr, les abus psychologiques ont lieu dans les écoles et dans des institutions gérées par l’état, pas uniquement dans le cadre familial. Des recherches ont montré que les effets liés à la persécution peuvent perdurer jusqu’à l’âge adulte. Les enfants sont quotidiennement exposés à la violence psychologique, y compris aux abus verbaux, par le personnel des établissements résidentiels. Dans les instituts de détention, le traitement institutionnel des enfants qui sont considérés comme des criminels ou anti-sociaux a tendance à être plus punitif sur le plan physique et psychologique que pour des individus appartenant à d’autres groupes ou se trouvant dans d’autres environnements.
En 2010, le Comité sur les Droits des enfants a attiré l’attention sur les abus psychologiques des enfants indigènes, en particulier, en Argentine.
Comment lutter contre ?
Les lois devraient interdire toute forme de violence contre les enfants, y compris toute forme de châtiment corporel ou d’abus physiques. Par exemple, le Comité des Droits de l’enfant a constaté en 2004 qu’à Antigua et Barbuda, aucune loi locale n’existe qui abordent le problème des abus psychologiques.
L’organisation mondiale de la santé (OMS) a publié un guide de prévention contre la maltraitance des enfants, qui inclut des stratégies sociétales ou communautaires, des stratégies relationnelles et des stratégies individuelles.
Source : CRIN