Le nombre de mineurs qui subissent des agressions sexuelles est en augmentation partout dans le monde, d'après une étude publiée le 12 mai. Mais le profil des délinquants sexuels a beaucoup changé en une décennie, selon les auteurs de l'étude, pour qui les criminels viennent souvent désormais du même pays que leurs victimes.
De plus en plus d’enfants sont victimes d’abus sexuels commis par des touristes, et ce partout dans le monde. C’est ce que révèle une étude publiée le 12 mai et à laquelle ont participé pas moins de 70 ONG et associations. Depuis dix ans, la situation a complètement changé, explique Mark Capaldi, de l’association ECPAT (End Child Prostitution, Pornography and Trafficking of Children For Sexual Purposes) qui a supervisé cette étude.
Le profil-type, « ce n’est plus celui de l’homme blanc occidental d’âge moyen qui voyage à l’étranger, détaille le directeur d'ECPAT. C’est beaucoup plus nuancé : la majorité de ces délinquants viennent aujourd’hui des mêmes pays que leurs victimes, et la distinction entre pays d’origine et pays de destination est devenue floue. Toutes les parties du monde sont aujourd’hui affectées ».
Absence de cadre juridique
Dans de nombreux endroits en Europe, « les gens se déplacent davantage : certaines frontières sont tombées, il y a aussi des possibilités de voyage à bas coût, de nouvelles formes de tourisme. Tout cela, particulièrement en Europe, crée une opportunité pour une plus grande exploitation sexuelle des enfants », poursuit Mark Capaldi.
« Tous les pays du monde devraient harmoniser leurs cadres juridiques en se basant sur les conventions internationales, et ensuite mettre en place des outils permettant d'appliquer ces lois efficacement, préconise-t-il. La situation dans le monde et particulièrement en Europe est très inégale, tous les pays n’ont pas de cadre juridique assez fort, et existe aussi le problème de la corruption ».
Parmi les pistes suggérées par l'étude : construire un système efficace pour que les polices partagent leurs informations et travailler avec les fournisseurs d'accès internet pour remédier à la mise à disposition d'enfants à des fins sexuelles via le web.
Source : RFI