Les mariages arrangés et forcés d’enfants constituent des pratiques coutumières préjudiciables à la santé des enfants. Malheureusement, encore aujourd’hui et partout dans le monde, de nombreux enfants en sont encore victimes.
Définition
Dans certains pays, les mariages arrangés sont une tradition culturelle par laquelle les familles choisissent elles-mêmes un époux ou une épouse pour une personne. Très fréquemment, il arrive que la jeune femme ou le jeune homme soit marié sans son consentement. Il s’agit alors d’un mariage forcé.
Le mariage forcé constitue une violation des droits humains, car cette pratique empêche les personnes de disposer librement de leur corps et de décider de leur avenir. Cette pratique est donc totalement contraire au principe même du mariage qui est la consécration d’une union librement consentie de deux personnes. Les jeunes filles sont les plus concernées, mais les garçons sont également victimes de cette pratique.
Les mariages forcés sont généralement aussi des mariages dits «précoces» ou «d’enfants», c’est-à-dire une union forcée où l’un des deux époux est âgé de moins de 18 ans.
Les jeunes filles sont les plus touchées : dès leur plus jeune âge, voire même dès leur naissance, leur famille choisit un époux que les fillettes épouseront dès qu’elles auront atteint la puberté et qu’elles seront capables d’enfanter.
Causes
Dans les milieux défavorisés, les familles pauvres voient dans le mariage de leur enfant une stratégie économique (dot pour subvenir aux besoins de leur famille et mettre leur enfant à l’abri du besoin). Dans les milieux plus aisés des pays en voie de développement, ces mariages ont pour objectif de préserver et transmettre les coutumes et de renforcer les liens entre les grandes familles.
Conséquences sur la santé des enfants
Les mariages d’enfants sont une violation des droits de l’enfant et en particulier des droits des filles. Privées de leur enfance, elles n’ont ni la maturité ni le discernement suffisant pour accepter et comprendre un tel engagement.
Ces mariages ont des conséquences graves sur la santé des jeunes filles qui ne sont pas psychologiquement préparées et ne comprennent pas toutes les obligations et les conséquences qu’engage un mariage. Aussi, elles sont souvent violées lors de la nuit de noce et victimes de violences sexuelles lors des rapports suivants.
Par ailleurs, ces jeunes filles ne sont pas prêtes, ni mentalement ni physiquement, à vivre une grossesse et un accouchement. Aussi, beaucoup d’entre elles accouchent prématurément, donnant naissance à un enfant qui aura moins de chances de survie. L’expérience longue et pénible de l’accouchement peut être fatale, à la fois pour la jeune mère et l’enfant.
État des lieux dans le monde
Chaque année, des millions d’enfants sont mariés contre leur gré ou sans réellement comprendre les conséquences qu’engage un tel consentement. L’ambiguïté existant entre mariage forcé et arrangé ne permet pas de déterminer précisément le nombre d’enfants et surtout de jeunes filles qui sont mariées de force. Néanmoins, qu’il soit arrangé ou forcé, le mariage d’enfants constitue une violation des droits fondamentaux de l’enfant.
En 2005, dans les pays en développement, plus de 65 millions de femmes (de 20 à 24 ans) étaient déjà mariées avant 18 ans. Plus de 30 millions de ces femmes vivaient en Asie du Sud Est. Au Népal, 7 % des fillettes étaient mariées avant leur dixième anniversaire.
D’autre part, tous les ans, 14 millions de filles entre 14 et 19 ans deviennent mères en raison de la pression familiale qui les oblige à avoir un enfant dès leur mariage, malgré les risques pour leur santé. Les filles de 15 ans ont 5 fois plus de risques de décéder lors de l’accouchement que les femmes de 25 ans. Si elles ne décèdent pas, elles peuvent souffrir de graves complications.
Le mariage d’enfant, une pratique coutumière
Les pratiques coutumières se définissent comme des pratiques, héritées du passé, qui sont acceptées et respectées par l’ensemble des membres d’une communauté.
Les mariages dits forcés, arrangés ou d’enfants sont considérés comme des pratiques coutumières néfastes pour la santé des enfants. En effet, les enfants mariés contre leur volonté, subissent un traumatisme mental et physique qui met en danger leur développement.
Dès lors, le mariage d’enfants est contraire aux droits humains et particulièrement aux droits de l’enfant tels qu’ils sont définis dans la Convention Internationale des Droits de l’Enfant.
Source : Humanium