L’étude de l’ONU sur la violence contre les enfants (2006) consacre un chapitre de 52 pages sur la violence au travail. «Parmi tous les milieux où les enfants sont exposés à la violence, le lieu de travail est l’environnement le plus difficile à aborder. Plus de 200 millions d’enfants et d’adolescent travaillent, qu’ils aient atteint l’âge légal ou non, et bon nombre d’entre eux sont victimes de mauvais traitements, de violence physique et psychologique, et d’abus verbaux ou sexuels», déclaration sur laquelle s’ouvre le chapitre. Par ailleurs, il est avancé dans le rapport que la violence est, en règle générale, un point négligé dans le travail des enfants, que ce travail soit légal (c.-à-d. que l’enfant ait au moins atteint l’âge minimum légal pour travailler) ou illégal.
En général, en ce qui concerne la violence sur le lieu de travail, les préoccupations portent d’abord sur les adultes, puis sur la violence physique. Selon l’Etude de l’ONU, «ce n’est que récemment que les perspectives analytiques se sont déployées pour englober la violence verbale, psychologique et sexuelle, y compris le harcèlement sexuel, la persécution ou la persécution en groupe (regroupement de travailleurs pour en intimider un autre)». L’étude établit la liste suivante regroupant les formes de violence contre les enfants sur le lieu de travail les plus courantes :
· La violence physique, elle comprend des actes tels que les coups (pied, gifles, coups de fouet, etc.), les brûlures et dans des cas extrême, le meurtre;
· La violence psychologique (émotionnelle), des actes de violence qui se manifestent sous forme de cris, de gronderie, d’insultes, de menaces, de propos obscènes, de persécutions, de persécutions en groupe, d’isolation, de marginalisation, de traitements discriminatoires répétés;
· La violence sexuelle, elle comprend le harcèlement sexuel, les caresses sexuelles et le viol.
La principale conséquence de ces abus verbaux, de cette humiliation et de cette persécution est le développement d’une estime de soi très basse chez les enfants.
L’article 32 de la Convention relative aux droits de l'enfant stipule que «les Etats Parties reconnaissent à l’enfant le droit d’être protégé contre l’exploitation économique et de n’être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre son éducation ou de nuire à son développement physique, mental, spirituel, moral ou social».
La Convention No. 182 du BIT, adoptée en 1999, se concentre sur les Pires formes de travail des enfants et cible les situations les plus dangereuses et les plus exploitantes, dans lesquelles se trouvent des enfants. La présente Convention renforce le cadre juridique international et ouvre l’horizon sur des sujets plus larges que l’âge minimum d’admission à l’emploi.
Le Protocole de Palerme sur la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants (2000) et le Protocole facultatif à la CRC sur la vente d’enfants, la prostitutions des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants (2000) se concentrent également sur la violence contre les enfants qui se trouvent dans des situations d’activités économiques, des cas où aucun enfant ne devrait être employé.
Comment lutter contre ?
Bien que «la solution la plus évidente à la violence contre les enfants sur le lieu de travail soit de les en sortir», ce n’est pas toujours l’alternative la plus simple. Les programmes mis en place pour sortir les enfants d’un lieu de travail violent « doivent, dans le même temps, aborder les raisons économiques, sociales et culturelles qui font que ces enfants se trouvent là. Sinon, ils y retourneront».
Le Bureau international du travail a publié un guide pratique qui vise à éliminer les pires formes de travail des enfants. Ce guide répertorie sept mesures qui permettent aux Parlementaires de contribuer à cette cause, parmi lesquelles on peut citer, la ratification des Conventions du BIT No. 138 et 182, l’adoption et l’application des lois qui interdisent les pires formes de travail des enfants, la surveillance et l’évaluation des progrès effectués vers l’élimination des pires formes de travail des enfants.
Source : CRIN