Qu’est-ce qu’un enfant des minorités ?
Une minorité implique nécessairement deux éléments :
Un élément objectif : le groupe doit avoir une position non-dominante au sein du pays. Elle se traduit en général par une infériorité numérique.
Un élément subjectif : les membres du groupe doivent avoir la volonté d’appartenir à la minorité et d’en préserver les caractéristiques spécifiques.
On nomme « minorité » une population en infériorité numérique qui possède son identité propre. Cette notion peut être utilisée dans plusieurs domaines par exemple : une minorité linguistique, une minorité religieuse, une minorité politique… Un groupe minoritaire cherche en principe à préserver et cultiver ses différences et intérêts. Les enfants des minorités sont donc les enfants d’une population minoritaire.
Pourquoi parle-ton d’enfant des minorités ?
La notion de « minorité » s’oppose logiquement à celle de « majorité ». C’est un des obstacles les plus importants auxquels les groupes minoritaires doivent faire face. Ils subissent en effet une pression, parfois inconsciente, des groupes majoritaires et deviennent vulnérables et facilement discriminables. L’enfant que son statut rend déjà fragile est alors doublement atteint. D’une part, ses besoins élémentaires ne sont pas assurés et d’autre part, l’isolement inhérent du groupe minoritaire auquel il appartient renforce ces discriminations.
Ainsi, l’avis et la situation des enfants des minorités restent en marge et ne sont pas suffisamment pris en compte. Leurs particularités sont réduites à un état sommaire, le respect et la préservation de celles-ci sont en grave danger. Aussi, il est nécessaire qu’au niveau juridique, les enfants des minorités bénéficient d’une protection spéciale et d’une attention particulière.
Quelle est la situation des droits des enfants des minorités ?
Les droits des enfants des minorités sont bien souvent violés, notamment par des actes de discrimination, de racisme et de non-reconnaissance. La jouissance et l’exercice de leurs droits fondamentaux rencontrent de nombreuses barrières. Ils sont par exemple défavorisés quant à l’accès à l’éducation, par des inscriptions administratives rendues difficiles. Les soins de base, ainsi que les inscriptions aux registres de naissance, font bien souvent défaut dans les communautés minoritaires.
Dans certaines régions du monde, les enfants des minorités doivent également lutter pour assurer leur survie. Leur différence culturelle incite ceux qui ne les comprennent pas à commettre des actes inhumains et cruels. Les formes les plus extrêmes sont notamment l’apartheid et le génocide. Ces crimes sont dramatiques et constituent des atteintes au droit le plus fondamental de tout enfant : son droit de vivre.
Par conséquent, c’est tout au long de leur vie que ces enfants devront se battre afin que leurs droits soient respectés, leurs opinions entendues et leur protection assurée.
Qu’est-ce qu’un enfant autochtone ?
Le terme « autochtone » signifie pour un enfant que sa présence dans un lieu peut être établie depuis de nombreuses générations. Une population est dite autochtone quand elle considère que ses ancêtres sont les individus originels d’un lieu. En général, les populations autochtones sont aussi minoritaires et de ce fait subissent une double discrimination. En infériorité numérique, elles doivent se battre pour le caractère symbolique important qui se rattache à leur appartenance territoriale. Des règles spécifiques doivent alors être mises en place notamment dans les domaines auxquels ces peuples sont particulièrement attachés : la pêche, la chasse et la protection du territoire.
Quels instruments juridiques protègent ces enfants ?
Les droits reconnus aux minorités, et notamment à leurs enfants, ne sont pas des avantages particuliers. Les droits des minorités sont des droits leur permettant de vivre dans le respect de leurs coutumes. Ces droits sont réciproques, car les minorités respectent également les droits de la majorité.
Malheureusement, en raison de leur infériorité numérique, ces peuples peinent à faire respecter leurs droits. C’est pour cela que de nombreux instruments juridiques ont été mis en place dans le but de garantir une protection effective de leurs droits.
Certains traités ou déclarations sont spécifiquement consacrés aux droits des minorités et contiennent chacun des dispositions sur le respect des enfants appartenant à ces groupes. On notera par exemple la déclaration des Nations Unies sur les minorités adoptée en 1992.
Les enfants étant les plus vulnérables et bien souvent les plus accessibles, la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) comprend un article garantissant directement le droit des Enfants des minorités. Il s’agit de l’article 30 qui stipule :
«Dans les États où il existe des minorités ethniques, religieuses ou linguistiques ou des personnes d’origine autochtone, un enfant autochtone ou appartenant à une de ces minorités ne peut être privé du droit d’avoir sa propre vie culturelle, de professer et de pratiquer sa propre religion ou d’employer sa propre langue en commun avec les autres membres de son groupe.“
Source : Humanium