Que l’on parle d’abus sexuels, de violences sexuelles ou d’exploitations sexuelles à des fins commerciales, il s’agit de pratiques criminelles et de souffrances intolérables aux enfants. L’exploitation sexuelle est une atteinte directe à la dignité et aux droits les plus fondamentaux de l’enfant.
Qu’est-ce que l’exploitation sexuelle des enfants ?
L’exploiteur sexuel est celui qui « profite injustement d’un certain déséquilibre du pouvoir entre lui et une personne âgée de moins de 18 ans en vue de l’exploiter sexuellement dans l’attente soit d’un profit, soit d’un plaisir personnel ».
Cette définition, formulée par le premier Congrès mondial de Stockholm (1996) sur l’exploitation sexuelle des enfants et reprise par celui de Yokohama en 2001, a permis d’articuler trois axes autour de l’exploitation sexuelle : l’abus sexuel, la violence sexuelle et l’exploitation sexuelle à des fins commerciales.
L’abus sexuel
L’abus sexuel est réalisé par une personne qui possède une certaine autorité sur l’enfant, que ce soit un membre de sa famille, de sa communauté, un enseignant, ou encore un membre de l’autorité. Les enfants vulnérables et sans défense sont les premières victimes de cet abus de pouvoir réalisé par les adultes.
La violence sexuelle
L’Organisation Mondiale de la Santé définie la violence sexuelle comme suit « tout acte sexuel, tentative, pour obtenir un acte sexuel, commentaire ou avances de nature sexuelle, ou acte visant à un trafic ou autrement dirigés contre la sexualité d’une personne en utilisation la coercition commis par une personne indépendamment de sa relation avec la victime ».
Les personnes coupables de violences sexuelles envers des enfants souhaitent bien souvent satisfaire des exigences d’intimité avec eux, tout en sachant qu’ils seront plus faciles à contrôler.
L’exploitation sexuelle à des fins commerciales
Le commerce du sexe est aujourd’hui encore, bien présent dans de nombreux pays. Ce commerce étant illégal et pouvant s’illustrer par différentes formes, il est très difficile de le chiffrer.
L’expression « exploitation sexuelle à des fins commerciales » peut désigner la soumission d’enfants à des exploitants, des groupes de mafias, etc., qui les obligent à entretenir des relations sexuelles en échange d’une rémunération. Bien souvent, les enfants ne gagnent pas cet argent qui est à destination de l’exploitant.
Dans le cas de la traite des enfants, ces derniers sont recrutés, transportés, hébergés pour être soumis à l’exploiteur sexuel, qui les forcera à travailler dans le domaine du sexe, par exemple dans des maisons closes où ils se prostitueront.
Pour ce qui est de la pornographie d’enfants, certains exploiteurs n’hésitent pas à mettre en scène des enfants nus afin de publier des photos ou vidéos d’eux qui pourront leur rapporter de l’argent.
Enfin, le commerce du sexe est très présent dans le cadre du tourisme. De nombreux hommes ou femmes étrangers n’hésitent pas à se rendre dans des pays tels que la Thaïlande afin d’avoir des relations sexuelles avec des enfants.
État des lieux dans le monde
Chaque seconde : un enfant est violé, torturé ou abusé dans le monde
En Asie : plus d’1 million d’enfants sont exploités sexuellement.
L’Inde est le pays asiatique le plus touché avec plus de 400 000 enfants répertoriés.
Aux États-Unis : plus de 300 000 enfants sont concernés par ce fléau.
En Afrique du Sud : environ 30 000 se prostituent.
Ces données ne sont que des estimations, car il est très difficile d’obtenir les chiffres exactes d’enfants victimes d’exploitations sexuelles.
Quels sont les facteurs favorisant ces exploitations sexuelles d’enfants?
Il est important de constater que de nombreux facteurs sont propices à l’exploitation sexuelle d’enfants:
– pauvreté : les enfants pauvres sont plus vulnérables que les autres, et se dirigent alors facilement vers les exploiteurs sexuels croyant qu’ils leur trouveront un emploi décent et rémunéré.
Malheureusement, ils perdent rapidement espoir et sont contraints d’avoir des relations sexuelles avec d’autres personnes.
– réseaux de trafiquants : le développement des technologies de communication, telles que les téléphones portables et Internet, permet une large diffusion des informations dans le monde entier. Ainsi, les réseaux de trafiquants transfrontaliers se développent, ainsi que l’échange d’enfants, et ce aux quatre coins du globe.
– crises humanitaires : liées à des conflits ou à des catastrophes naturelles, elles aggravent la situation des enfants.
Désemparés, parfois orphelins, ces derniers luttent chaque jour pour survivre et sont alors des proies faciles pour les exploitants sexuels.
– développement mondial de l’industrie du sexe : ce développement entraîne une augmentation des formes d’exploitation sexuelle ainsi qu’un élargissement géographique de chacune d’elles.
Les conséquences de ces exploitations sexuelles sur les enfants
Ces enfants, victimes d’exploitations sexuelles, subissent des traumatismes physiques et psychiques importants.
Vulnérables, ils ont été soumis à des personnes proches d’eux ou non, pour réaliser des actes contre leur volonté.
Ce traumatisme fait perdre à ces enfants toute confiance envers les adultes et leurs promesses. Ils se sentent alors délaissés, rejetés de la société, principalement lorsqu’ils ne connaissent pas les associations qui pourraient les aider dans leur pays.
Ces exploitations sexuelles ont également de graves conséquences sur l’état physique de l’enfant. En effet, forcés à avoir des relations sexuelles, ils deviennent extrêmement vulnérables aux maladies sexuellement transmissibles telles que le virus du SIDA. Par ailleurs, les jeunes filles peuvent tomber enceinte suite à ces violences. Souvent, elles doivent affronter leur grossesse seules et désemparées. A cet âge, cela constitue un véritable risque pour la santé de la mère et de son bébé.
Comment lutter contre ces exploitations sexuelles d’enfants ?
Les autorités doivent s’engager à respecter l’article 34 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant qui précise que « Les Etats parties s’engagent à protéger l’enfant contre toutes les formes d’exploitation sexuelle et de violence sexuelle. »
Des efforts en matière d’information et de prévention sur l’existence de ces exploitations sexuelles doivent être fournis. En effet, l’exploitation sexuelle est un tabou et le silence sur ces pratiques touchent toutes les sociétés, partout dans le monde.
Enfin, nous pouvons tous lutter contre ce fléau, en diffusant autour de nous les informations sur ces pratiques et en dénonçant les exploitants.
Source : Humanium