La privation peut être définie par « un état de désavantage par rapport à la communauté, la société ou la nation à laquelle appartient un individu, une famille ou un groupe, qui peut être observé et démontré».
On distingue la privation de la pauvreté, car la privation désigne des conditions physiques, environnementales et sociales spécifiques, plutôt qu’un déficit général de ressources. Le sentiment personnel de privation d’un individu survient lorsqu’il compare sa situation avec celle de personnes plus chanceuses. Cependant, cette différence entre pauvreté et privation n’est pas toujours évidente. Il arrive, par exemple, que la pauvreté chez les enfants se mesure en termes de privation. Cette approche « établit une série de services et de compétences de base, puis, mesure le nombre d’enfants qui n’ont pas accès à ce panel de services et de capacités ».
Selon la définition de travail fixée dans La Situation des enfants dans le monde par l’UNICEF, la pauvreté des enfants est constituée par : « les enfants qui vivent dans la pauvreté [sont ceux qui] sont victimes de privation de ressources matérielles, spirituelles et affectives nécessaires à la survie, au développement et à la réussite, ce qui les laisse dans l’incapacité de jouir de leurs droits et d’atteindre pleinement leur potentiel ou même de participer dans la société en tant qu’individu à part entière ». Tandis que certains marquent une délimitation claire entre la définition de la pauvreté et celle de la privation, d’autres les désignent l’un et l’autre sans différence.
La privation peut également prendre plusieurs formes. On dit qu’une personne est privée, lorsqu’elle ne suit pas un certain régime ou lorsqu’elle ne possède pas un certain type de vêtements, de logement, d’équipement ménager, de carburant, de conditions environnementales, éducatives, sociales et de travail, des activités et des services coutumiers ou tout du moins, largement encouragés et approuvés dans la société à laquelle elle appartient .
En quoi la privation est-elle liée à la violence ?
Le lien entre la privation et la violence à l’encontre des enfants est ambigu et flou. Cependant, des recherches au niveau mondial ont identifié des liens entre la pauvreté et la négligence des enfants et/ou l’abus physique ou émotionnel. Toutefois, s’il est possible d’associer la pauvreté à certaines formes de violence, cela ne signifie en aucun cas que la pauvreté provoque la violence. La grande majorité des familles qui vivent dans la pauvreté ne maltraitent ni leurs enfants ni leurs parents. Dans le cadre d’une approche liée aux droits des enfants et qui prend en compte des indicateurs de pauvreté non-économiques et économiques, on peut inclure, comme mesure des résultats l’exposition à la violence.
Source: CRIN